(traduit du néerlandais: Onderwijs in Brussel is… urban education, partnerschap met ouders (4)).
L’implication des parents en milieu urbain
Investir dans l’implication des parents est incluse dans le profil professionnel de l’enseignant. Il est notamment attendu de l’enseignant qu’il « fournisse aux parents des informations et des conseils sur leur enfant à l’école ; informe et implique les parents dans le cadre des activités de la classe et de l’école, compte tenu de la diversité des parents ; dialogue avec les parents sur l’éducation et l’enseignement ; communique avec des parents d’origines linguistiques différentes dans des situations linguistiques différentes » (décret du Gouvernement flamand relatif au profil professionnel de l’enseignant, 2007).
L’implication des parents fait partie des missions de chaque école, de chaque enseignant, également et particulièrement, dans un environnement urbain. Travailler avec les parents exige des efforts supplémentaires de la part de l’enseignant en milieu urbain en raison de l’autre langue parlée par de nombreux parents, des différences culturelles et socio-économiques avec d’autres styles d’éducation, mais aussi d’autres connaissances, sentiments, convictions et attentes par rapport à l’école… (Samaey et Vettenburg, 2007).
Impact et formes d’implication des parents
Des études (Bakker et al., 2013) montrent que l’implication des parents a un impact sur les résultats des élèves : l’implication des parents a un effet positif, tant sur le développement cognitif (performances d’apprentissage) que sur le développement non cognitif (motivation, développement socio-émotionnel) des enfants et des jeunes. Mais toutes les formes d’implication des parents n’ont pas le même impact !
Nous pouvons distinguer deux types d’implication des parents : l’implication à l’école et l’implication à la maison. Par implication à l’école, nous entendons entre autre la présence des parents lors des réunions, participation des parents à l’organisation d’activités scolaires,… Il ressort des études que cette forme d’implication n’a que peu d’impact sur les résultats des élèves. Toutefois, cela reste souvent la forme d’implication des parents sur laquelle les écoles et les enseignants se concentrent le plus. L’implication à la maison signifie l’implication des parents au domicile (discussions au sujet de l’école, suivi des tâches scolaires…) L’implication à la maison semble bel et bien avoir un impact sur les performances des élèves, à condition que cette implication à la maison ne soit pas perçue par les enfants et les jeunes comme une limitation de leur autonomie. Nous pouvons ensuite scinder cette implication à la maison en « parenting » (= offrir à la maison un environnement qui stimule l’apprentissage) et « teaching at home » (= un accompagnement en termes de contenu, « didactique » de l’enfant/du jeune par le parent). « Teaching at home » ne peut pas être la mission que nous voulons donner aux parents du point de vue de l’enseignement. Nous ne pouvons pas attendre des parents qu’ils disposent des connaissances et compétences nécessaires pour « enseigner » à leurs enfants. C’est le rôle de l’enseignant qui a été formé à cette fin. En revanche, le « parenting », ou la création d’un climat d’apprentissage propice à la maison, est la forme d’implication des parents que nous devons pleinement encourager et qui semble avoir un impact sur les performances, la motivation et le bien-être des élèves.
Cependant, l’implication à l’école est également importante et nécessaire : d’une part pour avoir, en tant qu’enseignant, un aperçu des différents aspects de l’implication à la maison et d’autre part pour pouvoir, en tant qu’enseignant, assumer un rôle actif dans le soutien « réactif » ou l’encouragement de cette implication à la maison.
Le travail avec les parents dans un contexte urbain
Des études sur le rôle de l’enseignant (Bakker et al., 2013), montrent que les enseignants peuvent favoriser l’implication des parents de différentes manières. Cela fonctionne mieux pour l’implication à l’école que pour l’implication à la maison.
L’attitude et le comportement de l’enseignant vis-à-vis du parent semblent être particulièrement déterminants à cet égard et nous constatons qu’il est souvent difficile pour les enseignants d’interagir avec des parents et des familles dont le contexte culturel, socio-économique et/ou linguistique est différent. Le développement de la « sensibilité » (être sensible et ouvert aux signaux sans porter de jugement) et de la « réactivité » (faire preuve de compréhension, adapter sa réponse à chaque situation et offrir un soutien) est important pour pouvoir coopérer avec fruit avec des parents superdiversifiés.
La première étape pour y parvenir est de pouvoir et de vouloir établir une connexion avec tous les parents (Haberman, 2011) et d’être disposé à apprendre à mieux connaître le cadre de vie et le contexte familial. De plus, il est indispensable de dialoguer de manière ouverte et transparente lors des moments de contact accessibles à tous et informels (par ex. à la porte de l’école). Et enfin, des initiatives doivent être prises afin de renforcer l’implication à la maison.
Lire aussi:
- L’enseignement bruxellois et le contexte de l’éducation urbaine (urban education, 1).
- L’enseignement bruxellois, la superdiversité et la différenciation… (urban education, 2)
- L’enseignement bruxellois, connection et relation avec les élèves (urban education, 3)
- L’enseignement bruxellois, les parents en tant que partenaires de l’école… (urban education, 4)
- La collaboration avec l’environnement… (urban education, 5)
- Le multilinguisme, un ministre et une note stratégique (urban education, 6)

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